mercredi 3 juin 2015

Premier pas chez Jimenez FVA

Il est 15 heures. La chaleur est accablante à Villeneuve-Lès-Bouloc, au nord de Toulouse, où se situe le siège de Jimenez FVA. Première impression sur le parking : on se sent minuscule, comme un gosse entouré de jouets géants, parmi tous ces poids lourds garés là. J'entre dans les bureaux et m'annonce à Marion, qui s'occupe de l'accueil. Il fait frais. Une petite odeur de gomme flotte dans l'air, surement à cause du pneu qui trône devant le comptoir de l'accueil. Dans une vitrine, je peux voir des coupes de compétition liée au sport automobile, et aux camions plus spécifiquement. Plus étrange, il y a deux combinaison de moto accrochées sur un présentoir. Mais pas de doute, ici, la route est reine. A peine ai-je le temps de regarder autour de moi qu'une femme blonde, élégante et dynamique, me retrouve. C'est Valérie Jimenez, la présidente de l'entreprise. Elle m'invite à la suivre à son bureau. Une fois confortablement installé, elle m'explique le déroulement de cette première journée. Je vais visiter l'entreprise et on va m'expliquer comment elle fonctionne. Jusque-là, je ne suis pas trop surpris. On va commencer par le service administratif. 
 
J'entre dans un petit open-space. Cinq personnes sont installées-là. Il y règne un silence seulement brisé par quelques bruits de clavier. Valérie Jimenez me présente, puis c'est au tour des employés de faire de même. Ressources humaines,  comptabilités, sécurité, assurances, tous me parlent de leur métier avec plaisir. De leur parcours aussi. Certains sont là depuis 10 ans, d'autres 18 mois. L'ambiance est chaleureuse, on n'hésite pas à faire quelques blagues. On sent la bonne humeur. Et j'apprend que dans l'entreprise, les salariés fonctionnent en binôme. Par exemple, une personne de l'administration travaille avec une de l'exploitation. Cela permet de faciliter les échanges et de "favoriser l'esprit d'équipe" car personne n'est plus important qu'un autre, m'explique la présidente. Je ne connaissais pas ce système qui me surprend, mais c'est plutôt malin. Cela permet de connaître et comprendre les retombées des décisions que les salariés prennent, et de travailler plus efficacement. En reprenant l'exemple précédent, une personnes de l'administration peut discuter avec son binôme de l'exploitation des effets direct de ses décisions, et inversement. Puis nous quittons les lieux pour continuer notre visite. 
 
Nouvel open-space, j'entre dans le département exploitation. Ici, contrairement à l'autre bureau, le silence n'est pas d'or. Beaucoup d'employés ont des casques ou des oreillettes. On entend des téléphones sonner. Dans ce service, on gère les conducteurs et les véhicules, et on s'occupe des clients. Après les mêmes présentations que dans le département administratif, je ressens le même plaisir de faire découvrir son métier, et de l'exercer. Mais le langage n'est pas le même. On me parle de gestion et analyse de carburants, facturation verte, chargé clientèle transport, géolocalisation. Les six personnes présentent ici exercent des professions plus spécialisées. Je mets un peu de temps à m'habituer aux termes, pose des questions à propos de certains sigles. Puis nous passons dans une pièce adjacente où je rencontre des conducteurs qui suivent une formation de cinq jours obligatoire de maintien à niveau. Nous nous entretenons quelques instants puis Valérie Jimenez me fait visiter l'atelier de l'entreprise, où sont entretenus les tracteurs et camions. Deux hommes en bleu de travail s'affairent autour d'un camion dans un odeur de cambouis. On m'explique qu'il s'agit d'un camion auquel on peut atteler une remorque. C’est-à-dire qu'en plus de la charge qu'il peut déjà transporter, on peut lui en adjoindre une seconde qu'il tractera. Ce qui fait que le véhicule est rigide, sauf si l'on y met un remorque. On m'assure que c'est facile à conduire. Je veux bien le croire, mais je ne m'y essayerais pas. Pour terminer, je découvre un entrepôtJimenez FVA peut garder soit des véhicules à l'abri, soit des marchandises pour des clients. J'en profite pour me hisser dans la cabine d'un tracteur (un camion sans remorque), tout émerveillé de voir l'intérieur d'un de ces monstres de fer. Petit coup d'œil par le pare-brise, je suis à plus d'un mètre cinquante du sol, je suis le dieu du bitume. La visite est terminée. On me laisse le champ libre pour faire des photographies. 
 
Je repasse partout pour immortaliser cette après-midi. Après une cinquantaine de clichés, je regarde ma montre. Il est 18 heures. Diable, à quel moment le temps a-t-il fuis? Je dois donc rentrer chez moi. Une grosse journée m'attend demain, je pars avec un conducteur pour ses livraisons. Vivement demain. En espérant que le temps passent moins vite pour pouvoir profiter. 

mardi 2 juin 2015

Revue de presse : La passion d'un métier

Les chauffeurs routiers font souvent la Une de l'actualité. En effet, ils sont habitués aux actions "choc" : blocage de péages, opérations escargot sur les routes. Ces mouvements intéressent d'autant plus les médias qu'ils sont importants et visuellement explicites, et qu'ils touchent tous les Français. Ils se sont soulevés massivement contre la création des portails écotaxes en 2013. Plus récemment, c'est la question du salaire minimum qui a été à l'origine de mouvements sociaux, comme le relate un article du Parisien daté de mars 2015.

Une revendication de longue date pour les chauffeurs qui expliquent que l'évolution de leur métier le rend plus pénible qu'il y a quelques années. Des demandes de rendements plus importantes d'une part et d'autre part l'amélioration de la logistique embarquée qui diminue le plaisir des chauffeurs et augmente leur sentiment de "flicage". Un point que souligne le journal 20 minutes et France Bleu avec deux portrait de chauffeurs routier en janvier 2015.

Autre réclamation des conducteurs de poids lourd, conserver le paiement comme heures travaillées du temps d'attente. Un élément que certains patrons voudraient revoir, et qui pourraient leur permettre de changer d'avis sur la revalorisation des salaires s'il ne devait plus payer les temps d'attente. Une impasse dans le dialogue entre les formations syndicales et patronales, comme le soulevait à l'époque Le Monde dans un article de janvier 2015.

Ce débat du paiement du temps d'attente, que certains considèrent comme nouveau, ne date pourtant pas d'hier. En 1996 déjà, on peut entendre un chauffeur soulever la question dans les archives de l'Institut national del'audiovisuel.

Heureusement, malgré tous les problèmes que peut rencontrer la filiale du fret routier, le secteur reste un domaine qui attire de nouveau adhérents. Un phénomène qu'explique la revue Les Routiers dans un de ses articles datés de mai dernier.

En effet, le métier de chauffeur routier reste, pour beaucoup d'entre eux, une passion. En atteste les multiples compétitions de courses, figures et défis. Le dernier en date, un concours récompensant le meilleur jeune conducteur européen (YETD : Young European Truck Driver), s'est déroulé le mois dernier. Et il a été remporté par un Danois. Chaque pays de l'Union Européenne est représenté par un chauffeur de poids lourd qui doit passer plusieurs épreuves. Et pour cette édition 2015, la compétition à été remporté par un Danois, comme l'explique Scandia, l'organisateur du concours, dans un
compte-rendu.

En conclusion, le métier de chauffeur routier est encore et toujours un métier de passionnés, qui mettent de côtés les difficultés liées à la profession, comme le temps passé sur la route, la fatigue et l'éloignement, pour donner le meilleur d'eux-mêmes. Et ces conducteurs savent, par ce biais, transmettre aux générations futures leur amour de l'aventure.

lundi 1 juin 2015

A la découverte d'un métier

Le fret routier en France



 
 
Maintenant que nous commençons à mieux comprendre notre sujet, examinons brièvement le métier de conducteur routier.

En immersion : Au cœur d'une entreprise de fret routier.

Pour le reportage en immersion que je dois effectuer dans le cadre de mes études à l'ISCPA, j’ai choisi de m’intéresser à la vie des conducteurs de poids lourds. Pour ce faire, je me suis rapproché d’une entreprise de transport. Il s'agit de l'entreprise Jimenez FVA, qui possède une flotte de plus de deux cents conducteurs/conductrices qui sillonnent la France et l'Europe de l'ouest tous les jours.

L'objet de mon reportage est de faire découvrir l'organisation de ce genre d'entreprise, son fonctionnement, et le quotidien des gens qui y travaillent, y compris les chauffeurs. Plus simplement, d'explorer le monde des routiers. Un univers qu'on ne connait surtout qu'à travers les manifestations que retransmettent les médias.


Je vais donc, pendant la première semaine de juin, aller à la rencontre de Valérie et François Jimenez qui dirigent l'entreprise Jimenez FVA. Nous allons découvrir leur quotidien, comment ils gèrent leur flotte de véhicules, les localisent, quels problèmes ils peuvent rencontrer, les différents métiers qui sont indispensables au bon fonctionnement de l'entreprise, et rencontrer des conducteurs qui nous parleront de leur vie sur la route.


Maintenant que l'on sait de quoi nous allons parler, apprenons-en plus sur le transport de marchandise en France.